Le docteur Roger Vittoz, médecin suisse, né le 6 mai 1863 à Morges et mort le 10 avril 1925 à Lausanne, est l’un des premiers psychosomaticiens.
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1 Biographie
2 La méthode Vittoz
    2.1 La réceptivité
    2.2 La concentration
    2.3 La volonté
3 L'onde Vittoz
    3.1 Définition
    3.2 Appareils d'enregistrement
    3.3 Œuvre
4 Voir aussi
    4.1 Bibliographie
    4.2 Liens externes

Biographie

Après des études à Lausanne puis Genève, il obtient son diplôme de médecin en 1886. Après deux ans de pratique en hôpital à Lausanne, il s’installe à La Brévine, à la campagne, puis aux Verrières. À cette époque, bien que simple généraliste, il était déjà renommé comme « médecin des nerveux », et pratiquait avec succès l’hypnose, apprise sous la direction du professeur Auguste Forel.

En 1904, il s’installe à Lausanne, où il commence à réfléchir sur ce qu’il allait appeler « le contrôle cérébral ». L’hypnose ne le satisfaisait pas, car elle ne permettait pas au malade de recouvrer sa pleine autonomie. En 1906, il découvre les vibrations qui, connues sous le nom d’onde Vittoz, lui permettront la mise au point d’une méthode diagnostique reproductible. En 1910, sa méthode de rééducation du contrôle cérébral est au point, et il publie en 1911 le traité Traitement des psychonévroses par la rééducation du contrôle cérébral. Malgré la maladie de cœur qui le frappe en 1924, un an avant sa mort, il continue à recevoir des malades.
La méthode Vittoz

Son principal ouvrage, publié en 1911, expose les fondements de sa méthode : le Traitement des psychonévroses par la rééducation du contrôle cérébral met à la portée de chacun des exercices qui permettent de rétablir ce qu’il a appelé le contrôle cérébral : une faculté inhérente à l’homme normal, destinée à équilibrer le cerveau inconscient et le cerveau conscient. Ce qui a pour effet, entre autres conséquences, de supprimer l’anxiété inutile, de recouvrer une bonne conscience de l’instant présent et donc d’améliorer considérablement la mémoire des actes quotidiens.
La réceptivité

Réceptivité : disposition à recevoir des sensations. Ce moment, généralement court, met au repos le cerveau cognitif. C’est l’exercice de base du Vittoz. Il s’agit de laisser venir une sensation en ne cherchant ni à penser, ni à juger, ni à faire venir une image. À ce moment, seules les zones sensorielles du cerveau sont activées. Les autres sont au repos. Il ne s’agit pas de ne plus penser, il s’agit de donner un « coup de frein » à la pensée pour, ensuite, penser plus juste. Pour ne pas se laisser déborder par le « trop affectif ». Mettre les émotions à distance, sans refouler.

À côté de cette mise au repos, la réceptivité est aussi une nourriture comparable à une sorte de « contemplation » active. Amener à la pleine conscience, par le cerveau, les sensations de sa vue, son ouïe, son odorat, son goût, son toucher ou ses sens internes constitue une richesse nouvelle qui parvient au cerveau en apportant épanouissement à l’être profond. La joie et la satisfaction engendrées viennent alors renforcer la détente. C’est le rétablissement du fonctionnement naturel et légitime du cerveau, lequel n’est pas seulement destiné à “émettre” mais aussi à “recevoir” (par le corps et les sens), ceci dans un équilibre harmonieux.
La concentration

« La concentration est la faculté de fixer sa pensée sur un point donné, de suivre le développement d’une idée sans se laisser distraire, simplement de pouvoir s’abstraire dans un travail quelconque » (Roger Vittoz). C’est une demande fréquente, qu’elle soit posée par des parents pour leur enfant, par de jeunes adultes qui veulent devenir plus performants, par des personnes âgées qui veulent lutter contre leurs pertes de mémoire… L’exercice de concentration sans tension est essentiel pour ceux qui ne peuvent se concentrer que dans l’effort, en se crispant… Mais en travaillant la concentration (au début sur une sensation, sur un point du corps, sur un geste…) la personne enclenche une meilleure relation à son corps, travaille sur sa confiance en elle. Puis la concentration sur une idée, un texte, pourra venir sans crispations… La concentration renforce donc la confiance en soi, mais aussi elle développe la mémoire, elle enrichit l’imaginaire… Parfois la concentration sur un graphisme, sur une couleur, sur un mot, peut prendre un sens symbolique.
La volonté

Le docteur Vittoz attachait une grande importance au travail sur la volonté. Il n’est question, là, ni de tension, ni de crispation. Originé dans le désir, l’acte de volonté n’a rien à voir avec le volontarisme. L’idée de l’acte à accomplir sera clarifiée : « Est-ce que je le veux vraiment ? » , sa visualisation permettra d’agir librement, sans tensions.

La personne qui exerce ainsi sa volonté découvre qu’elle peut mener à bien un acte jusqu’au bout. Elle retrouve, ou renforce, peu à peu, l’estime de soi.

Ceux qui se concentrent dans l’effort, en utilisant une énergie excessive, découvriront qu’ils peuvent utiliser, dans les actes de volonté, un tonus juste, sans tensions excessives.

« Il faut nous mettre tout entier dans ce que nous faisons. Plus on a de vie, plus on donne. Le besoin de donner est un réveil de l’être. » Roger Vittoz (Cité dans: Travail et loisirs, par Paul Chauchard. – Tours, Mame, 1967.)
L’onde Vittoz
Définition

À la recherche d’un moyen permettant de mettre en évidence les troubles nerveux ressentis par les patients, voici la découverte que fit Vittoz : À l’aide d’appareils spéciaux, j’ai recueilli la preuve d’un mouvement particulier, n’étant ni le pouls, ni la contraction musculaire habituelle, mouvement caractérisé par une onde spéciale. Pour Vittoz, cette vibration est la résonance dans le corps du travail du cerveau, et le front est l’endroit le plus commode pour en estimer l’intensité et la qualité. Une main, d’après lui à peine entraînée, peut ressentir cette onde qui parcourt le front, et qui varie en fonction du travail psychique effectué. L’habitude permet de reconnaître l’ondulation ou vibration caractéristique de chaque état intérieur de tension nerveuse, indépendamment des apparences du patient, à l’instar du pouls pour l’état corporel. Ce moyen procure au médecin une méthode diagnostique sûre pour suivre l’état intérieur de son patient, et lui permet de le guider dans sa rééducation du contrôle cérébral. Il ne s’agit pas de la pensée du patient, mais uniquement de son état de tension nerveuse.
Appareils d’enregistrement

Son plus proche disciple et ami, le Dr Pierre d’Espiney (1869-1959), à Lyon, a poursuivi ses recherches, notamment dans la mise au point d’un appareil permettant d’obtenir des tracés de l’onde Vittoz des patients. Construit à partir d’un microphone posé sur le front des patients, associé à un électro-cardiographe, l’appareil a permis de mettre en évidence les variations de l’onde parcourant le front des patients en fonction des variations de leur état de tension nerveuse. En 1951, sur la proposition de l’Unesco, il fut présenté à Bâle à un public enthousiaste de médecins, et l’université de Harvard (États-Unis) ouvrit aussitôt un crédit pour la construction d’appareils.[réf. nécessaire]
Œuvre

Traitement des psychonévroses par la rééducation du contrôle cérébral, 1911, réédition 1992 Pierre Téqui ou 1999 Desclée de Brouwer.
Notes et pensées: Angoisse ou contrôle, édition posthume 1955 ?, réédition 1992 Pierre Téqui.