Agir sur sa respiration pour agir sur son esprit
La respiration nous accompagne chaque seconde de notre vie
« La respiration est le pont qui relie la vie et la conscience, qui unit le corps et le mental. Chaque fois que votre esprit se dissipe, utilisez la respiration comme moyen de le ramener ici et maintenant. » (Thich Nhat Hanh, Le miracle de la pleine conscience)
La respiration nous accompagne
chaque seconde de notre vie, qu’elle
soit automatique ou consciente, elle est un outil précieux aux multiples
facettes.
La respiration est d’abord automatique tout comme les battements de notre cœur.
Les deux fonctionnent même pendant notre sommeil et s’autorégulent en fonction
des besoins de notre corps (repos vs activité ).
Alors qu’il est impossible de commander nos pulsations cardiaques, il nous est
possible de modifier consciemment notre respiration.
Nous pouvons en effet retenir notre souffle pour nager sous l’eau par exemple,
ne pas être incommodé par une odeur désagréable. Nous pouvons exprimer une
émotion par un soupir d’exaspération ou de soulagement. Nous pouvons aussi en
la ralentissant atteindre un état de détente qui peut nous aider à lutter
contre le stress.
Guillaume Nery double champion du monde d’apnée explique qu’en ralentissement
sa respiration à deux cycles par minute, il atteint un état de relâchement
extrême, qui lui est nécessaire pour plonger vers les grands fonds !
Eclairage scientifique
Au repos, le rythme respiratoire moyen
d’un adulte éveillé́ est de seize respirations par minute.
La régulation automatique de notre respiration est assurée par le système neurovégétatif.
Nous sommes sous l’influence de ce système qui possède deux voies opposées, l’une ralentisseuse (parasympathique) et
l’autre accélératrice (sympathique).
C’est cette dernière qui déverse des flots d’adrénalines dans notre corps en
cas de stress. Lorsque nous avons peur, notre respiration s’accélère et devient
superficielle.
A l’inverse, lorsque nous sommes apaisés et en sécurité, notre système parasympathique produit un
effet relaxant qui s’accompagne d’un ralentissement de notre rythme
respiratoire, notre respiration devient ample et profonde.
Le système neurovégétatif est totalement autonome et à ce titre, il
n’est pas possible d’intervenir sur son fonctionnement, sauf par la
respiration.
En effet, il est possible de ralentir le rythme respiratoire de façon volontaire car le diaphragme, muscle principal de la respiration, est un muscle à double fonctionnement, à la fois automatique et volontaire. Nous avons peut-être déjà expérimenté l’action positive du ralentissement du rythme respiratoire, pour ramener le calme quand une émotion ou un stress viennent perturber le bon fonctionnement de notre système neurovégétatif et le mettre sous tension.
Une respiration lente et profonde stimule le système parasympathique. En effet les poumons et les bronches sont dotés de récepteurs nerveux qui perçoivent l’ampleur de leur étirement. Ces récepteurs sont connectés au système parasympatique qui s’active. Ce dernier ralentit les pulsations cardiaques et agit également sur certains centres cérébraux des émotions. Cela se traduit par un effet relaxant. Ainsi la respiration dite abdominale (ou respiration par le ventre) qui sollicite le diaphragme permet aux poumons de se gonfler davantage et donc activer plus efficacement les récepteurs pulmonaires reliés au système parasympathique.
De plus le fait de porter son attention sur la respiration, focalise nos ressources cérébrales ce qui peut nous aider à mettre à distance une émotions ou un évènement perturbateur.
Savoir que nous respirons et pouvons agir consciemment sur notre respiration procure un sentiment de contrôle qui est rassurant.
Les neurosciences viennent de montrer récemment que le fait de porter son attention sur sa respiration synchronisent certaines régions de notre cerveau comme le cortex cingulaire antérieur qui est une zone impliquée dans la conscience de soi. (Jose Herrero et ses collègues, 2018)
Vittoz et la respiration
Il n’y a pas une technique de relaxation ou d’apaisement qui ne fasse pas appel au souffle.
Comme de nombreuses approches de pacification du corps et de l’Esprit, la méthode Vittoz s’appuie elle aussi sur la respiration qu’elle intègre dans de très nombreux exercices à visées thérapeutiques diverses et adaptées à la personne.
- La respiration consciente
- La marche consciente
- Le travail sur la volonté et la respiration d’énergie
- La relaxation…
Le travail sur la respiration vécu avec la méthode Vittoz et intégré dans notre vie quotidienne est source d’ancrage dans le moment présent, de joie de se sentir vivant, d’unité et de sécurité, d’apaisement des tensions et de calme intérieur. Il permet de sentir l’énergie reçue à l’inspiration et le lâcher prise vécu lors de l’expiration.
Notre respiration n’est ni « bonne » ni « mauvaise », elle « est ». L’essentiel est la conscience que nous pouvons y mettre c’est-à-dire ce que nous vivons, sentons et ressentons à travers elle.